Sumario: | La communication aborde la problématique de la comparaison des langues ainsi que l’évolution du concept d’analyse contrastive. Le parcours diachronique part des travaux des contrastivistes durs et atteint les notions actuelles développées à partir d’un changement d’optique. C’est l’apprenant et non pas le linguiste qui effectue les possibles rapprochements des langues contrastées. Des exemples pris successivement dans les domaines de la grammaire, du lexique, de la proxémie et de la chronémie en espagnol et en français permettront d’illustrer les propos exposés. On montrera également l’intérêt de favoriser l’utilisation d’une approche contrastive renouvelée.
Le français et l’espagnol, comme nous le savons, appartiennent à deux familles de langues
voisines. Malgré cette appartenance d’origine, sur le plan linguistique, on peut constater des
divergences importantes qui traduisent des visions du monde parfois éloignées. Toutefois,
cela n’empêche pas ces deux langues de se doter de moyens pour exprimer les mêmes réalités
de la vie. Les analogies et les distances entre les langues sont autant de facteurs qui peuvent
faciliter ou gêner l’acquisition d’une langue. Quels moyens s’avèrent efficaces pour saisir les
écarts entre l’espagnol et le français ? Nous croyons qu’apprenants et enseignants doivent
s’appuyer sur leurs expériences en langues (au pluriel), y compris la LM, afin de déceler des
coïncidences et des divergences qui deviendront des ressources dans leur formation. Nous
nous proposons donc de revisiter les études contrastives à la lumière des recherches actuelles.
La mise en parallèle des deux langues peut s’inscrire dans un courant novateur dans la mesure
où elle s’éloigne de l’analyse contrastive orthodoxe et avance soit vers la sociologie du
langage soit vers l’interculturel.
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